L'élément primaire

En 1786, le biologiste Luigi Galvani a disséqué une grenouille. A chaque fois que le scalpel en acier de Galvani touchait un crochet en cuivre, qui tenait en place la cuisse de la grenouille, celle-ci se contractait. Galvani pensa que cette énergie provenait de l'animal et l'a donc appelée "électricité animale".

L'ami et associé de Galvani, Alessandro Volta, n'était pas d'accord avec cette idée. Il était convaincu que l'électricité avait été générée par les deux différents métaux dans un milieu humide. Des expériences ont ensuite confirmé cette idée et en 1797, Volta conçut la vraie première batterie : la pile voltaïque. La pile était composée de 49 paires de disques de cuivre et de zinc, disposés alternativement, séparés par un tissu trempé dans de l'eau salée. Et lorsque les deux extrémités étaient connectées à un conducteur, le courant passait.

Dans une pile voltaïque, l'électricité est générée par une réaction chimique et lorsqu'elle est épuisée, la pile ne peut pas être rechargée. Cela s'appelle un élément primaire.

L'élément secondaire

En 1803, le physicien allemand Johann Wilhelm Ritter a conçu une pile voltaïque à l'envers. La pile de Ritter se composait de disques en cuivre uniquement, séparés de couches de substance à base de carton trempé dans une solution saline. La colonne de Ritter pouvait accumuler de l'énergie électrique, mais en aucun cas la produire. Cela s'appelle un élément secondaire, batterie de stockage ou accumulateur. L'électricité nécessaire à la charge de la pile de Ritter pouvait seulement être obtenue par une source de courant primaire, telle qu'une pile voltaïque. Cela rendait la découverte de Ritter intéressante certes, mais peu pratique d'utilisation.

1854 a marqué une étape importante dans le développement de l'électricité. Le médecin et scientifique allemand Joseph Sinsteden plaça deux plaques en plomb dans un bac contenant de l'acide sulfurique dilué. Cet acide sulfurique réagit avec la surface des plaques et forma une couche de sulfate de plomb. Sinsteden connecta les plaques à une source de courant primaire et constata qu'une couche d'oxyde de plomb se formait sur une plaque, tandis que du plomb spongieux se formait sur l'autre. Après cette charge, la batterie pouvait à nouveau être déchargée : il y avait un courant non inférieur à 2 V : ce qui représentait bien plus que ce que les prédécesseurs de Sinsteden, Volta et Ritter, avaient jamais pu réaliser. Pendant la décharge du sulfate de plomb se formait sur les deux plaques, exactement comme lors de la première fois. Ainsi, le processus pouvait redémarrer. La batterie plomb/acide venait de voir le jour !

Avec le développement de la batterie secondaire a grandi le besoin d'une meilleure source de courant qu'une batterie primaire. Ce développement avait déjà été démarré par Michael Faraday lorsqu'il a découvert l'induction magnétique.

En 1866, Werner von Siemens et Charles Wheatstone présentent simultanément le concept pratique d'une dynamo.

En 1871, Zénobe Gramme inventa la dynamo Gramme, qui fut la première à générer de l'électricité sur une échelle commerciale. Gramme a découvert par hasard que, lorsque deux dynamos Gramme étaient montées en parallèle, l'une agissait comme moteur, alimentée électriquement par l'autre. La machine Gramme s'est développée avec succès, devenant le premier moteur électrique industriel.

Ainsi, tout se passa en même temps : la dynamo pouvait générer de l'électricité, la batterie secondaire pouvait la stocker et le moteur électrique pouvait transformer l'énergie électrique en conduite mécanique. Le développement et la fabrication des batteries secondaires mirent la vitesse surmultipliée. En 1890, par exemple, à cause de la non-fiabilité du moteur à combustion, neuf voitures sur dix étaient alimentées électriquement.